dimanche 14 octobre 2012

Plus jamais la même

Ces derniers temps je trouve que mes articles manquent un peu d'optimisme. Que voulez-vous? C'est l'automne, le ciel est gris, et en ce moment j'ai une légère tendance à la déprime. Rassurez-vous ça passe rapidement, c'est l'avantage d'être d'humeur changeante! Et puis, c'est de déverser toutes mes émotions sur mon blog qui me permet de rester sociable et joyeuse. La semaine dernière, une collègue m'a même fait remarquer que j'étais toujours souriante, que ça faisait du bien quand j'arrivais!

Malgré tout, je sais que j'ai changé, et que l'infertilité m'a modifiée en profondeur. Ça s'est fait petit à petit, et ce n'est sans doute pas terminé. C'est pas seulement négatif d'ailleurs. Mais j'ai changé. Je suis devenue aigrie, je ne supporte plus de voir le bonheur des autres. Moi qui aurait tué pour prendre le dernier petit cousin dans mes bras, maintenant je fuis les bébés comme la peste. Pour moi, avoir un bébé n'est plus une aventure peuplée de Bisounours et de couleurs pastels. Ça ne va plus de soi. C'est un parcours du combattant. Et je suis en colère, presque en permanence. Contre ces filles enceintes que je croise dans la rue. Contre tous ces amis fertiles. Contre la vie en général. Le "pourquoi moi?" ne me quitte pas.

J'ai l'impression d'avoir vieilli plus vite ces 2 dernières année, en accéléré. Les problèmes, quels qu'ils soient, ça fait grandir, et l’infertilité n'échape pas à la règle. J'ai perdu beaucoup de mon insouciance, je suis redescendue de mon nuage sur lequel j'étais perchée depuis ma rencontre avec Chouchou. Et je crois que c'est ce qui me fait le plus mal. L'impression de ne pas avoir suffisamment profité de nos premières années de vie de couple. Les deux premières années ont été idyllique, puis on a lancé les essais, et j'ai commencé à me prendre la tête sur ma période d'ovulation. Les câlins planifiés étaient de mise, nous avons perdus la spontanéité de nos débuts, et ça a eu des répercussions sur notre vie intime. Cette année a été celle des examens intrusifs en tout genre, accompagnés de doute et de souffrances, puis de notre entrée en PMA. Notre couple est solide, je ne m'inquiète pas. Mais je regrette tellement cette période où nous étions heureux à deux, car elle ne reviendra pas. Nous sommes toujours heureux ensemble bien sûr, mais avec toujours en toile de fond cette envie de bébé et la PMA...

Ces derniers temps, j'en viens même à me dire qu'on aurait dû attendre. Profiter encore tous les deux. Avant de lancer un bébé. Si on avait su que le voyage serait si long et si difficile, on serait peut-être restés encore un peu à l’abri, dans notre petit cocon d'amoureux.



2 commentaires:

  1. Ben Gribouillette en même temps tu n’es pas là pour nous faire marrer… Je viens juste de découvrir ton blog et je l’ai lu intégralement (au lieu de travailler, c’est mal). J’ai souri souvent, mais j’ai surtout été très émue parce que ça ressemble tellement à ma vie, et c’est ce que je recherche quand je viens sur ton blog. J’ai commencé le mien ce week-end (http://lanatureestbienfaite.wordpress.com), et le but c’est de décharger toutes ces pensées qui rongent, plutôt que de saouler les gens de la vraie vie.
    Je me suis fait un peu la même remarque que toi la semaine dernière, après une dispute avec Monsieur (toujours sur le même thème). Je me suis dit qu’à choisir entre une vie de couple préservée et ce bébé qui ne veut pas venir, je préfère de loin la première option. Mais on n’a pas le choix, faut continuer coûte que coûte ! Hop hop hop on y arrivera bien un jour, en Australie :)
    Alors merci pour tout ce que tu as écrit, parce que ça a aidé à me faire avancer à travers ce blog dont je n’aurais peut-être pas eu l’idée sans toi et les autres filles dans le même cas.
    *y a peut-être doublon sur mon message, je galère*

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    1. Merci pour ton gentil commentaire. Je pense qu'on cherche un peu toutes la même chose à travers les blogs. Partager nos ressentis, nos expériences, comprendre, apprivoiser cette souffrance, mettre des mots dessus.

      C'est tellement dommage qu'on n'en parle pas plus que ça dans les médias, et même dans les bouquins. Heureusement que la blogosphère est là!

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